Alpamayo
(5947m)
apamayo
le C2
Mercredi 4 : départ en bus pour Cashapampa. Deux heures de piste poussiéreuse nous mènent à ce village perché sur des hauts plateaux fertiles, où nous attendent les muletiers.
L'itinéraire emprunte une gorge encaissée pour monter à la Quebrada Santa Cruz, interminable vallée, désespérément plate qui, en deux jours, nous conduira au camp de base de l'Alpamayo. Après quatre heures de marche, nous campons à Llamacorral (3760 m).
Quebrada Santa Cruz
camp de base
Jeudi 5 : départ pour le CB que nous atteindrons cinq heures plus tard.
L'emplacement, agréable, permet de voir l'itinéraire qui nous mènera, demain, au col, passage-clé pour aller au C1.
Vendredi 6 : 1200 m de dénivelée et six heures de marche pour atteindre le col. La moraine, longue et pénible, ne faillit pas à sa réputation. Au sommet, après un passage de gros blocs, nous prenons pied sur le glacier qui conduit à la canaleta, passage en neige et glace, un peu exposé aux avalanches. Il faut gravir un mur à 45°, puis cheminer dans une zone crevassée et enfin sortir par une pente interminable à 30°. Et avec ça, nos sacs à dos s'obstinent à peser de tout leur poids.
pause au sommet de la moraine
à l'extrême, gauche, le col
sur le glacier vers le col
Alpamayo

Samedi 7 : nous quittons le C1 vers 4 h 30 pour aller au pied de la voie.

Il faut d'abord descendre dans une dépression puis remonter, en traversée, au pied de l'Alapamyo, une pente assez forte.

A la lueur des frontales, l'itinéraire n'est pas des plus engageants.

Il faudra deux heures pour arriver à la rimaye dont le passage demande de l'attention (mur de glace en zigzag avec sortie à droite sur la face).

L'itinéraire, en neige et glace, monte tout droit dans une ice flute sur 400 m avec une pente de 45 à 65°.

En huit longueurs et cinq heures et demie, les trois cordées (2x2 et 1x3) parviennent au sommet.

Vers la fin, certains passages en glace garantissent l'ambiance.

les drenières longueurs
dans le début de la Ferrari
le petit point sous le sérac, une cordée

Les relais sont équipés avec des pieux à neige, dont certains pas très sûrs.

Il faut prendre 4 à 5 broches par cordée et des cordes de 55 m.

La descente se fait en six rappels. Nous regagnons le C1 et décidons de poursuivre jusqu'au CB que nous atteindrons à 20h30.
Longue journée !

Pour redescendre la canaleta, il convient d'être prudent, toutefois les rappels ne s'imposent pas sauf si on ne maîtrise pas très bien les techniques de piolet rampe ou autre position face à la pente.
Il est préférable d'attaquer la moraine encore de jour car son itinéraire, dans la partie supérieure, est trompeur. Par mauvais temps et faible visibilité, la descente du C1 au CB n'est pas conseillée.
Il vaut mieux l'inconfort, relatif, du C1 à celui, absolu, d'une crevasse.